Disqualifier plutôt que débattre: à propos d'une "tribune" parue dans Libération

Publié le par Echos des Préaux

libe logoIl faut croire que le MEN peine à s'extraire du bourbier des "rythmes scolaires" pour que Libération publie le 10 mars  un texte  intitulé "Rythmes scolaires : progressistes hier, conservateurs aujourd’hui ?". Mieux vaut en effet utiliser un mot neutre, comme "texte", plutôt que "tribune", tant il ressemble à s'y méprendre à un texte de commande. Les auteurs sont présentés comme des "syndicalistes", pour certains de l'UNL, mais surtout le journal omet de donner la principale information  à leur sujet: ce sont tous des militants du PS, notamment de la MJS. Pourquoi cette omission ?

On le comprend mieux à la lecture du texte. Loin d'apporter des éléments précis à un débat qui présente des aspects souvent techniques d'organisation concrète de la vie quotidienne des écoles, il s'agit en fait d'organiser un procès en disqualifictaion de tous ceux qui discutent, critiquent ou contestent le projet du ministère. Le chavealier blanc Peillon serait l'objet d'odieuses attaques qui serviraient d'alibis à "des intérêts catégoriels et même des calculs internes aux syndicats". Vous imaginez mon bon monsieur ! Il existe des personnes qui ne succombent pas aux accents lyriques de M. Peillon sur la "vocation" des professeurs des écoles. L'article mobilise les arguments habituels destinés à disqualifier les contradicteurs: contester la réforme de M. Peillon, c'est  "s’accommoder de l’exclusion de milliers d’élèves en difficulté chaque année" et "se satisfaire d’un des systèmes scolaires les plus inégalitaires". Les professeurs des écoles, les professeurs du secondaire et l'ensemble des personnels du MEN apprécieront. Il est vrai que le métier d'enseignant est proche de celui de rentier: il suffit d'attendre pour que la plus-value opère par magie ! Le lecteur averti l'aura compris, les vrais progressistes sont ceux qui sont d'accord avec le ministre. 

On ne peut être qu'affligé par autant de mauvaise foi pour défendre une "petite réforme", en grande partie bâclée qui place de nombreuses municipaltés devant une situation très délicate. Les parents, supposés se réjouire de cette réforme, savent-ils que les municipalités leur factureront sans doute en partie  le cout de l'eencrement périscolaire ?Comment prétendre modifier les rythmes scolaires sans s'interroger sur l'articulation entre scolaire/périscolaire ? Les parents en savent quelques choses qui souvent sont à la recherche d'activités éducatives pour leurs enfants ... et que le service public satisfait qu'à la marge. Comment prétendre lutter contre les inégalités scolaires sans remettre en cause les rentes de situation dont bénéficient dans notre système les diplômés des grandes éocles et de la multitude d'écoles d'ingénieur ? Et que dire des politiques scolaires des collectivités territoriales ? Faut-il parler du "goûter récréatif" introduit dans certains arrondissements parisiens par la Ville de Paris au nom de la lutte contre les inégalités ? Amis journalistes, enquetez sur cette question, elle est riche d'enseignements.


Pour comprendre la colère des professeurs des écoles, voir sur Médiapart: 

Rythmes scolaires: pour, contre, le débat

Publié dans Billets d'actualité

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